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INTERVIEW. Dr Moïse Grah explique comment les porteurs du VIH accèdent aux antirétroviraux en Guinée

Les antirétroviraux (ARV) sont une classe de médicaments utilisés pour le traitement des infections liées aux rétrovirus. Ils sont également utilisé dans le traitement du SIDA pour réduire la charge virale. Les patients atteints du virus du SIDA doivent passer par tout un processus pour obtenir ces produits. Pour en apprendre davantage, la rédaction du Djely a rencontré Dr Moïse Grah, médecin-clinicien, spécialisé depuis sept ans dans la prise en charge des porteurs du VIH. Interview…

Ledjely.com : Bonjour docteur, comment peut-on avoir accès aux ARV?

Dr Moïse Grah : D’abord, il faut être une personne vivant avec le VIH parce que les antirétroviraux ne sont admis qu’aux personnes vivant avec le VIH. La personne doit d’abord faire un test de dépistage au détermine qui est un test sensible pour pouvoir dire si la personne a déjà le VIH et en plus d’avoir fait le test au détermine, un deuxième test de confirmation avec discrimination doit être fait. On l’appelle le test au bioline. C’est le bioline qui te dira si la personne a le VIH type 1 ou type 2 parce que les antirétroviraux sont donnés aux patients en fonction de leur type de VIH. Donc, quand le test est fait et que c’est confirmé, le patient est éligible pour pouvoir recevoir les antirétroviraux via une structure spécialisée dans le domaine. Parce que la prise des antirétroviraux, ce n’est pas seulement avaler des comprimés. Il y a un suivi biologique, pharmaceutique et psychologique du patient qui doit être fait.

Qu’entendez-vous par VIH de types 1 et 2?

Le VIH de type 1, c’est un patient qui est atteint d’un virus représenté un peu partout dans le monde entier. Presque 90% sont atteints de type 1. C’est celui-là qui est le plus viral, qui détruit rapidement l’organisme. Le VIH de type 2 qui est le moins viral, qui affecte faiblement l’organisme. On le retrouve spécifiquement qu’en Afrique de l’Ouest, précisément en Guinée-Bissau.

Est-il possible d’obtenir des ARV quand la personne malade n’est pas prise en charge dans une structure sanitaire spécialisée ?

Ce n’est même pas conseillé ! C’est faire de l’automédication parce que si tu n’es pas suivi par une structure et que tu ne prends pas les médicaments selon les normes, ce n’est pas réglementé. Malheureusement, il y a des gens qui le font mais ce n’est pas conventionnel.

Ces structures sont-elles médicales ou ce sont des associations qui luttent contre le VIH?

En Guinée, on peut parler de structures gouvernementales, comme l’hôpital de Donka ou Ignace Deen, qui disposent des ARV. Il y a aussi des structures privées telles que des ONG qui donnent des ARV. C’est le cas par exemple de Dream, Solthis, Médecins sans frontières, etc.

A Dream, par exemple, comment fait-on pour obtenir des ARV?

Il y a des personnes qui viennent volontairement puisque Dream est une structure de dépistage volontaire. Avant le dépistage, il y a un tout petit conseil qu’on donne au patient avant de faire le retour pour lui faire savoir que si le test est positif ou négatif. Le centre est disposé à pouvoir le suivre sur le plan médical. Il y a d’autres patients qui ont fait le dépistage dans un autre centre de santé qui ne fait pas de prise en charge et qui ont été référés par des médecins ou par des centres de santé au niveau de Dream ou par un autre centre pour pouvoir faire le suivi VIH. Et la troisième catégorie de personnes, les femmes enceintes qui sont dépistées systématiquement et lorsqu’une femme est dépistée à une maternité, c’est à cette maternité de référer la patiente dans une structure de son choix, soit dans une ONG ou dans une structure privée ou une structure du gouvernement.

Le dépistage et l’accompagnement sont-ils gratuits?

Au centre Dream, tout est gratuit, pour ce que je sais. A MSF aussi, le dépistage et la prise en charge sont gratuits. Pour les autres structures, je ne peux pas dire grand-chose mais logiquement, ça devrait être gratuit selon ce que le Programme national de lutte contre le SIDA annonce à la télé.

Votre mot de la fin…

Il faudrait vraiment sensibiliser la population. Malheureusement en Guinée, même si elle est sensibilisée, la population n’est pas vigilante dans les actes. Le taux de contamination augmente, au lieu de diminuer, alors que c’est l’inverse dans d’autres pays. Il ne faut surtout pas oublier que toutes les structures, les centres de santé, sont ouverts pour les dépistages et la prise en charge.

Propos recueillis par Elisabeth Zézé Guilavogui

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