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Que cache le communiqué de la CENI ? Un membre du FNDC s’interroge et dénonce

C’est un communiqué qui, depuis sa publication, suscite bien de commentaires notamment sur les réseaux sociaux. Il s’agit de l’annonce par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qu’il n’y aurait pas de nouvelle révision des listes électorales pour les prochaines présidentielles, prévues en fin d’année, en qu’en conséquence les cartes d’électeurs en cours de distribution serviront à la fois au double scrutin du 1er mars et aux présidentielles prochaines. Mais sait-on réellement ce que l’organe en charge des élections sous-tend avec une telle décision ? Thierno Abdoul Bah, le directeur exécutif du parlement des jeunes leaders de la société civile, n’en est pas certain. En effet, ce membre du Front national pour la défense de la constitution trouve notamment que le communiqué de la CENI peut donner lieu à deux interprétations possibles. Or, chacune d’elles conduirait, à l’en croire, à la violation de dispositions dument prévues par le code électoral.

La première interprétation possible, ce serait que le communiqué de la CENI s’adresse à ceux qui, à la faveur du dernier enrôlement, n’avaient pu se faire enregistrer. En gros, la Commission électorale leur dirait qu’ils ne pourraient pas voter lors des prochaines présidentielles. La décision touchant au passage également ceux qui, lors dernier recensement, n’avaient pas l’âge de la majorité pour faire valoir leur droit de vote, mais qui l’auront pour le compte du scrutin présidentiel à venir. Dans ce cas, Thierno Abdoul estime que la CENI violerait tout d’abord l’article 3 du code électoral révisé de 2017. Article qui dispose, en son alinéa 1er : « Sont électeurs tous les Guinéens âgés de 18 ans révolus au jour de la clôture de la liste électorale… ». Thierno Abdoul ajoute même l’article 17 en son alinéa 1er qui, lui aussi, stipule : « la période de révision des listes électorales est fixée du 1er octobre au 31 décembre de chaque année ».

Quant au second sens qu’on peut donner au communiqué de l’organe en charge des élections, ce serait qu’il sous-entend en réalité que la CENI ne procédera pas à une nouvelle opération de distribution des cartes d’électeurs. Dans ce cas, il ciblerait plutôt ceux qui, bien que s’étant fait recenser, refusent de retirer leurs cartes d’électeurs pour ne pas cautionner le processus actuel.  Dans ce cas de figure, c’est l’article 36 que Thierno Abdoul opposerait à l’attitude de la CENI. Celui-ci dispose, conformément à son alinéa 1er : « les cartes d’électeurs qui n’auront pu être retirées par les électeurs jusqu’à la fin du scrutin, seront retournées sous plis cachetés et scellés aux démembrements de la CENI concernés, qui en assumeront la conservation jusqu’à la prochaine opération de révision des listes électorales. Et l’alinéa 2 de préciser : « les présidents de ces démembrements remettront alors ces plis aux prochaines commissions administratives de révision des listes électorales qui statueront sur la validité desdites inscriptions ».

En tout état de cause, notre interlocuteur estime que toutes ces annonces relèvent d’une stratégie de harcèlement destinée à contraindre les électeurs à aller retirer leurs cartes. « Redoutant un taux d’abstention qui affecterait la légitimé du double scrutin de début mars, le pouvoir use de tous les moyens pour pousser les électeurs à récupérer leurs cartes, en vue par la suite de se livrer à des manipulations statistiques du taux de participation au lendemain du référendum », déclare-t-il, Thierno Abdoul cite à l’appui de son affirmation, la précédente sortie du ministre des Affaires présidentielles, ministre délégué de la défense, Dr. Mohamed Diané, qui conditionnait la délivrance du passeport à la présentation de la carte d’électeur. « Dans la situation où ils se trouvent, ils peuvent même promettre un visa pour les Etats-Unis contre la carte d’électeur », ironise Thierno Abdoul. Qui ne veut pas se laisser impressionner pour autant : « malgré tous ces stratagèmes, nous demandons aux populations de ne ni retirer leurs cartes, ni prendre part à la mascarade en cours », lance-t-il.

Et d’avance, si le pouvoir venait à mettre à exécution les menaces qu’il brandit aujourd’hui, Thierno Abdoul promet : « des recours pour excès de pouvoir seront engagés devant les tribunaux ou juridictions compétentes ».

La rédaction

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